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L’école de Pont-Rouge à Lancy : un préau verdoyant au coeur d’un quartier en mutation

Carte d'identité
  • Nom du projet : École de Lancy Pont Rouge

  • Lieu ville/canton : Lancy, canton de Genève

  • Type de projet : Établissement public

  • Date de début de projet : 2019

  • Date de livraison : 2023

  • Surface du projet AMEX : 6’500 m²

  • Phases SIA : 31-53

  • Architecte : CCHE Lausanne SA

  • Entreprises partenaires : 2M ingénierie civile SA, Lumière électrique

La mission

✔️ Intégrer une école à l’intérieur d’un parc, plutôt que de proposer un parc adjacent à une école.

✔️ Transformer une parcelle industrielle sans aucun végétal en un parc paysager vallonné et florissant.

✔️ Jongler entre les espaces extérieurs réservés en priorité aux élèves et ceux ouverts au public.

Le brief

Ce projet se situe dans le quartier de Pont-Rouge à Lancy, dans le canton de Genève. Développé ces dix dernières années, cet écoquartier proche du projet genevois du PAV (Praille Acacias Vernets) est une zone en pleine mutation urbaine.

La parcelle, un ancien entrepôt des CCF, est le dernier maillon de ce nouveau quartier d’habitation. Bordé d’un côté par les voies de chemin de fer et de l’autre par le parc de la mairie, l’idée est de créer une extension verte dans laquelle s’intègre l’école. Particularité du projet : mise à part la noue réalisée en amont, il n’y avait aucun existant ! À nous de façonner un parc urbain verdoyant à partir d’une toile vierge.

Transformer un ancien entrepôt industriel en un luxuriant parc arboré

La particularité du site est de se trouver au cœur d’un quartier en plein développement. Le concours initial portait sur un demi-groupe scolaire. En cours de projet, la ville de Lancy a préféré opter pour un groupe scolaire complet afin d’anticiper les besoins futurs. Les espaces extérieurs sont utilisés en priorité par les élèves de l’école, mais accessibles librement pour tous les habitants du quartier en dehors des heures de classe.

Le challenge était de taille : transformer cette ancienne zone de stockage des CCF en un écrin de verdure pour accueillir une école et son préau, un parc public et une aire multisport. Le terrain a été complètement sculpté pour créer des vallonnements et plus d’une centaine d’arbres plantés pour restituer l’ambiance typique d’un parc.

La palette végétale, plus riche qu’à l’ordinaire, retranscrit également cette atmosphère avec des essences exotiques, dont un ginkgo biloba, un parrotie de perse et des chênes particuliers. Pour les bosquets, nous avons travaillé avec une vingtaine d’essences indigènes, contre cinq à dix dans un projet classique de cette échelle. Pour accompagner le cordon arboré en partie Ouest, nous avons créé une ambiance sous bois avec diverses plantes vivaces. L’idée est de diversifier les essences pour retrouver l’esprit arboretum des parcs. Par ailleurs, la totalité des spécimens plantés, plus d’une centaine, respecte la volonté de production bio de la mairie.

Au sein de l’établissement scolaire, deux éléments particuliers sont à noter : un patio « jurassique » et une toiture terrasse avec vue. Situé au cœur du bâtiment, le patio reprend l’analogie des canyons australiens avec des essences d’arbres exotiques rares remontant à l’époque du crétacé et des feuillages exubérants évoquant les paysages jurassiques dans l’inconscient collectif. La terrasse ludique à l’étage ouvre une vue dégagée sur les massifs montagneux alentour. Outre le panorama, elle offre deux grands bacs potagers en bois pour encourager les élèves à mettre les mains dans la terre lors de cours de botanique.

Le parti pris : intégrer une école au cœur d’un parc paysager

En partenariat avec les architectes, nous avons conçu non pas une école comme une entité distincte entourée d’un parc, mais comme un tout qui fonctionne ensemble. Le maître mot : créer un parc tout en répondant aux contraintes et aux besoins d’une école. Pour cela, nous avons repris les typologies clés d’un parc urbain : un arboretum d’espèces variées, un dialogue entre espaces fermés et espaces ouverts, une prairie centrale, des vallonnements, des cheminements organiques. Tout un langage paysager propre à ces poches de nature en ville.

Zoom sur : les bancs en bois massif sur mesure

Via un concours, deux œuvres ont été réalisées sur le site par deux artistes féminines. Pour leur faire écho, nous avons proposé l’intégration de bancs monolithiques sur mesure en chêne massif. Un véritable travail en finesse pour que ces pièces uniques, façonnées à la main par un artiste, s’intègrent parfaitement dans le site. Nous avons modélisé le projet en trois dimensions pour que l’entreprise puisse faire les détails techniques et que l’artiste puisse sculpter les assises à la main. Grâce à l’altimétrie précise du projet et la projection en 3D, les bancs épousent harmonieusement la topographie du terrain.

Un généreux parc public, liaison entre l’urbain et le végétal

Outre la qualité de finition des bancs monolithiques en bois, pour nous, la belle réussite de ce projet est la mise en place d’une gestion des eaux complexe. Les eaux pluviales sont collectées via un minutieux système de rigoles matérialisé par un traitement au sol en béton gris. Elles sont ensuite stockées dans une cuve enterrée pour être réutilisées in situ, notamment pour alimenter l’arrosage automatique de tous les arbres et de toutes les surfaces.

“L’élément phare de ce projet ?
Réussir à dépasser la centaine d’arbres plantés !”

Sylvain P